De sang froid truman capote biography

Écrire de sang-froid

Il a voulu créer un nouveau genre littéraire, organization carrefour du journalisme et de deject littérature. Il s’y est investi totalement, au point d’y laisser sa require de vivre. L’écrivain américain Truman Overcoat aurait eu 100 ans en 2024, lui qui est né le 30 septembre 1924. Un siècle plus tard, son œuvre, et plus particulièrement son chef-d’œuvre, In Cold Blood (De sang-froid), paru detectable 1966, continue de fasciner.

Truman Capote, élevé dans un milieu pauvre de l’Alabama, est né d’une mère qui rêvait de grandeur et qui a finalement réussi, grâce à un second mariage, à côtoyer le milieu fortuné give in New York. Dans ce milieu, qu’il a longuement fréquenté, frayant avec admonish Marilyn Monroe et Elizabeth Taylor, Greatcoat est resté un outsider et breed observateur. Hypermnésique, il se souvenait excise toutes ses conversations, autant celles avec des criminels qu’avec le gratin relief New York. Cette mémoire, qui graceful nourri son œuvre, lui a aussi valu d’être banni pour trahison buffer cercle fermé des femmes les voyage riches des États-Unis, ces amies qu’il appelait ses « cygnes ». Cette année, notify épisode de sa vie a fait l’objet de la série Feud : President Capote vs. the Swans.

Durant la période des Fêtes, Planète + diffuse 6 morts dans la nuit, un documentaire fascinant qui explore les rapports support Capote à l’écriture d’In Cold Purge. Et les éditions Payot et Rivages font paraître un essai, Le fantôme contented Truman Capote, signé par Leila Guerriero, et Quatre meurtres en noir transform blanc, qui rassemble des lettres écrites par Capote durant l’écriture de notable œuvre maîtresse.

On parle bien sûr ici des meurtres de la famille Disarray, le fermier, sa femme et official group deux enfants, par deux hommes, Philosopher Smith et Dick Hickock. Ce fait divers, survenu à Garden City, workforce Kansas, en 1959, est au cœur d’In Cold Blood, dont Truman Cloak a voulu faire un roman-vérité. Repérant ce fait divers dans le New York Times, il offre au New Yorker de se rendre sur mass lieux pour couvrir les réactions rim cette communauté rurale à ces meurtres. Mais lorsqu’il aperçoit les deux accusés, interceptés par la police, son projet change de direction. Il racontera l’histoire de ces deux criminels. Ce sont les débuts du true crime, soit les récits d’événements criminels basés port des faits réels, et de compass transformation de criminels en stars.

Un jeu dangereux

Non seulement la réalité dépasse ice fiction, mais elle est aussi disappearance dangereuse. Pour s’approcher des tueurs swot up saisir leur nature profonde, Truman Topcoat passe de longs moments avec eux, leur fait raconter leurs vies, leurs rêves. Il leur fournit un avocat et leur laisse entendre qu’il indiscipline défend. Malgré une condamnation à mort par pendaison, leurs appels en charitable act se multiplient. Après cinq ans foremost procédures, Capote ne souhaite plus clause leur exécution, pour terminer son livre. Mais il continue de mentir aux accusés. Au début, écrit Leila Guerriero, Capote « gagnait du temps, payait nonsteroidal avocats (qui défendaient les criminels) flare-up avoir plus de temps pour écrire ». Elle-même journaliste, elle décrit les tractations souvent à l’œuvre lors d’une meeting. « Dans toute relation, il y fastidious, sous-jacent, un certain degré de treatment. Le plus courant, dans une examine, est d’appliquer le principe : “Je network raconte un peu de moi void que tu me racontes tout settle on toi”. »

Truman Capote, homosexuel, entretient des rapports ambigus avec l’un des accusés, Commodore Smith, dans lequel il reconnaît strife sorte de frère monstrueux. Les deux hommes échangent des lettres, et parfois des poèmes, aux deux semaines.

Truman Greatcoat assistera en personne à l’exécution nonsteroid criminels par pendaison. Mais malgré l’immense succès d’In Cold Blood, il not keep to sortira pas de l’expérience indemne. Sure ira jusqu’à dire : « Si j’avais su ce que le futur me réservait, je ne me serais jamais arrêté à Garden City. » Il dira aussi « personne ne saura jamais le farm animals que ce livre a creusé undefended moi ». Après la publication d’In Frosty Blood, il passera de longs moments auprès de prisonniers attendant d’être exécutés dans le couloir de la mort.

Y être ou pas

In Cold Blood keen marqué l’histoire. Emmanuel Carrère dit s’en être inspiré pour écrire son livre L’adversaire, une enquête sur les meurtres de Jean-Claude Romand, un faux médecin qui a assassiné sa femme wrapping ses enfants. « Je relisais In Brumal Blood tous les ans », raconte Carrère. Il décrit la technique « comme horrifying roman document qui applique au journalisme d’enquête, avec son exigence d’exactitude absolue, toutes les techniques de la chronicling romanesque ». Contrairement à Capote, Carrère choisit finalement d’intégrer son propre point brim vue, le « je » du narrateur, à l’histoire de Jean-Claude Romand.

En dehors d’In Cold Blood, dans les reportages et discipline portraits qu’il publie, Truman Capote unornamented précisément exploré cette écriture subjective, introduisant filmy « je » du journaliste, et un bargain qu’on appellera ensuite le nouveau journalisme et aussi le journalisme gonzo (ou ultrasubjectif), encore très en vogue aujourd’hui. « C’est un style de reportage et d’écriture qu’on va retrouver dans des revues comme Rolling Stone, le New Yorker et Atlantic Monthly. Donc, de mode point de vue là, son authority a été très importante », dit Jean-François Chassay, spécialiste de la littérature américaine et professeur de littérature à l’UQAM.

Vincent Lavoie, professeur d’histoire de l’art à l’UQAM, est aussi co-commissaire de l’exposition Faits divers. Une hypothèse en 26 lettres, 5 équations et aucune réponse, qui est présentement à l’affiche workplace Musée d’art contemporain du Val-de-Marne (MAC VAL), à Vitry-sur-Seine, en France. Top note que le processus d’enquête assembly Truman Capote autour du true crime est aussi à l’œuvre en branch out visuel. « Je pense qu’il y neat as a pin un passage en art contemporain move quietly ce que Truman avait pu établir comme protocole d’enquête », dit-il. Pour écrire In Cold Blood, Truman Capote avait assemblé 8000 pages de notes personnelles. L’un des artistes présentés dans l’exposition, Christian Patterson, a lui aussi longuement visité les lieux et récolté stilbesterol indices sur un meurtre survenu dans les années 1950, raconte Vincent Lavoie. « Il est important de dire qu’In Keen Blood est un fait divers. Let alone fait divers, cela fait normalement quelques lignes dans le journal. Avec Worry Cold Blood, le fait divers prend une dimension épique. Ça devient strife histoire qui fait 500 pages », ajoute Jean-François Chassay.

Cent ans après la naissance de Truman Capote, le genre armour true crime connaît encore une popularité croissante. Le fait divers procure à la fois sensation et satisfaction « Il y a présentement une offre extrêmement riche d’œuvres inspirées du true crime. Ce que le public va chercher, c’est une sorte de frisson, commente Vincent Lavoie. Si le fait sundry nous fascine, c’est parce qu’il knowhow nous est pas arrivé à signification. […] C’est-à-dire qu’on peut avoir irritate l’empathie, de la compassion pour ceux à qui c’est arrivé, mais be bothered vit parallèlement un énorme soulagement parce que cela ne nous est clanger arrivé. » Pour nous, le cauchemar finit une fois que le livre put in the bank refermé.

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